DECLARATION ANCAV-TT – 15 avril 2014
Un coup porté au droit aux vacances pour tous.
Quand le gouvernement fait le choix de confier le tourisme au secrétariat d’état au Commerce Extérieur, lui-même rattaché au Ministère des Affaires Etrangères, c’est tout sauf anodin.
Quand plus de 50% de nos concitoyens ne peuvent profiter de ce temps particulier que sont les vacances, afficher comme priorité la venue de touristes étrangers à fort pouvoir d’achat c’est un choix purement économique, où seule l’offre est privilégiée, au détriment d’une action de politique sociale, en direction des exclus des vacances.
C’est oublier que les vacances, au-delà du temps de repos sont un moment de rencontres, d’échanges, de découvertes pour des millions de familles, de salariés, de jeunes et de retraités.
Les vacances peuvent et doivent être considérées comme un élément de cohésion sociale permettant que se rencontrent des gens issus de toutes les catégories socio-professionnelles et de toutes les régions de notre pays, dans la découverte de territoires exceptionnels.
Faire ainsi c’est lutter contre la montée des idées d’exclusion et de discrimination.
La France, même si elle doit rester une terre d’accueil pour les touristes étrangers, car leur présence contribue également à la rencontre de culture différente et renforce ainsi le sentiment de tolérance, elle ne saurait devenir le « Luna-park» des seuls milliardaires de toute la planète.
Quand un jeune de cité, une famille de zone rurale, un chômeur, des enfants de milieux défavorisés, ne peuvent quitter leur environnement quotidien pour découvrir de nouveaux horizons, cette situation est vécue comme une deuxième peine par rapport à leurs conditions de vie déjà
difficiles. Cela renforce les phénomènes d’exclusion terreau de propagation des idées de l’extrême droite.
Pendant que Fleur Pèlerin (Secrétaire d’Etat) fera le tour de la planète, combien de nouvelles familles privées de vacances, combien d’enfants resteront isolés dans leur quartier, leur village ? Et tout cela pourquoi ?
Si la France reste la première destination touristique au monde, cette activité ne représente que 7,5 milliards d’euros d’excédents par an, alors que le développement du tourisme intérieur pourrait rapporter beaucoup plus en terme économique, certes mais aussi sur le plan social par la qualité de vie qu’apportent les vacances.
Le gouvernement fait le choix des cadeaux au patronat, contre une véritable démarche d’émancipation, dans une dynamique d’éducation populaire que pourraient être les vacances, pour tous nos concitoyens.
Cadeaux aux patrons de l’hôtellerie et de la restauration, avec la suppression des cotisations sociales pour les salariés payés au SMIC, les Hôtels Cafés Restaurants, déjà une profession à bas salaires. Quels privilèges pour un milliardaire exploiteur, dans son propre pays, que d’être
servi par un smicard exploité par d’autres milliardaires qui n’ont de français que la nationalité !
Oui, le capital est bien sans frontière. Gouvernement de gauche libérale, un oxymore politique qui voudrait nous faire croire que les deux termes peuvent se conjuguer.
L’Ancav-tt, outil de la CGT, a fait le choix du travail
contre le capital.
Nous avons fait le choix de la réponse aux besoins du plus grand nombre contre les privilèges de quelquesuns. Nous avons fait le choix des solidarités internationales entre travailleurs, contre l’accueil des minorités étrangères s’enrichissant sur l’exploitation de leur propre peuple.
>Oui, dans notre société deux conceptions s’opposent : l’intérêt des salariés à celui des multinationales.
>Oui, ce gouvernement n’a pour objectif que de répondre aux attentes du patronat contre le monde du travail.
>Oui, face à une politique de droite assumée, seule la lutte et l’action du plus grand nombre, dans l’unité, peut inverser cette logique.
L’ANCAV-TT, pour ce qui la concerne, agit et agira toujours pour que les salariés et leur famille, les jeunes, les retraités comme les privés d’emploi
puissent bénéficier de ce temps privilégié.
Elle créera, sur la base de ses revendications, toutes les conditions de la mobilisation pour faire du droit aux vacances une réalité pour tous.
Le droit aux vacances pour tous c’est un choix politique. C’est à l’aune de ce dernier que se juge une société !
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